FAIM DU MONDE

Myriam Daups – Pierre Grosz / Gérard Dahan

Refrain :
J’ai la faim du monde
Moi qui ne crois pas à la fin du monde
J’ai la faim du monde
Moi qui ne crois pas à la fin du monde

J’en ai l’appétit, l’appétit
En grand, en petit
Je l’ai dans la peau, dans la peau
En couleur et sans drapeau

(Refrain)

J’inscris au menu de ma vie
Les grands les petits
Hasards du voyage tell’ment beaux
Qu’on retient des larmes l’eau

Pont :
Si le Monde c’est lire dans les yeux des autres
Des choses qu’on n’voit pas dans les nôtres
Que ma faim sans fin s’en aiguise
Et jamais ne s’épuise

J’ai le goût, le désir
De le goûter, de m’en saisir,
M’y épanouir
A m’en évanouir
A chaque seconde
J’ai la faim du monde

(refrain) ad lib

PAS VRAIMENT UN BANDIT

Myriam Daups – Denis Munoz / Gérard Dahan

J’en vois passer des godasses, Weston, Puma, Adidas…
Des chaussures qui s’arrêtent et des mains qui les lassent.
Des tennis, des talons aiguilles.

Depuis qu’je fais la manche
Que j’compte des pièces dans un gobelet,
J’vois plus jamais plus haut que le haut d’un mollet.
J’me rapetisse, je me recroqueville.

J’suis pas vraiment un bandit
J’brandie cette main qui mendie.
Cette main qui ne prend qu’des pièces,
Du liquide ou d’la pluie.
Cette main qui mine de rien
En a serré des paires,
Cette main qui offrait des fleurs, le jour d’la fête des mères.

Bien avant que j’échoue
Quand j’étais grand, quand j’étais debout,
J’voyais des sourires clairs, des soleils, des bijoux,
Des iris, des pupilles qui brillent.
Maintenant qu’je suis au bout
Au rouleau d’où j’vois les égouts,
J’me retrouve nez à nez avec des paires de genoux, des varices, et des bas résilles.

J’suis pas vraiment un bandit
J’brandie cette main qui mendie.
Cette main qui ne prend qu’des pièces,
Du liquide ou d’la pluie.
Cette main qui mine de rien
En a serré des paires,
Cette main qui offrait des fleurs, le jour d’la fête des mères.

Quand j’vois passer vos entorses
Et vos chevilles qui enflent,
Vos pieds qui courent lundi et qui flânent le dimanche,
Vos Stan Smith, vos Espadrilles

Là j’enfile mes godilles, j’me lève les idées qui fourmillent, je m’dis
Qu’si j’étais plus carré, je tournerais un peu plus rond
Qu’la partie… n’est peût-être pas finie
Et je rêve
Que je m’élève
Bien plus haut, que tous les sabots
Bien plus haut, que tous les sabots

AMAGONIE

Pierre Grosz / Gérard Dahan

Amagonie, aux tourbillons de papillons
Aux doux sapajous
Aux enfants qui jouent
Sous la canopée

Amagonie, aux beaux perroquets
Aux couleurs de fête
De notre planète
Amagonie

Amagonie, d’où s’en va notre air
Amagonie, sous les bulldozers

Amagonie, aux fleches lancées
Pour vivre et chasser
Cabanes espacées
Fumées qui volent
Mystérieuses paroles
Et secrets d’anciens

Amagonie, que les pelleteuses pèlent
Amagonie, qui doucement appelle
Oh, j’irai à Manaus
Oh, j’irai à Manaus
Avant que tu ne calanches
Je marcherai sur tes branches
Tout là-haut , tout là-haut
Près du ciel
Pour me faire une idée
De ce que à quoi nous convie
Ton oxygène
Comme un antigène
A l’asphyxie de nos vies
Amagonie, Amagonie,
Amazone à l’agonie

3

Amagonie, sagesse du jaguar
Oeil du tamanoir
Savoir du tatou
Pas si loin de nous, Pas si loin de nous

VANUATU

Myriam Daups – Sophie Canteau / Gérard Dahan

Je vais nu-pieds à Vanuatu
Sur ma petite île Tuvalu
Avec vos chaussures, où allez-vous ?
Talon de Douze,
Pourquoi vos shoes

Poupée perdue sans stilettos
Talon doré sur sable chaud
Dites-moi comment sauver ma peau
Car mon île s’enfonce dans l’eau

Refrain :
Mon île s’enfonce dans l’eau (bis)
Tant de choses faites au pifomètre
Centimètre par centimètre
Plus il fait chaud, plus il fait beau
Plus j’ai peur de l’eau, c’est nouveau

Le sable doré sur votre peau
C’est autant de petits morceaux
Que vous emporterez bientôt
Moi je resterai les pieds dans l’eau

Refrain : Mon île s’enfonce dans l’eau (bis)

Pas de macadam, non pas sur mon île
Pendant que flotte encore un petit bout
Pas de macadam, non pas sur mon île
Venez nu-pieds à Vanuatu

La glace fond ailleurs sur la banquise
Glace, friandise pas permise
Obligé de quitter ma planète
Je prendrai peut-être la première comète

Refrain : Mon île s’enfonce dans l’eau (bis)